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La communauté protestante avait acquis depuis plusieurs années la parcelle destinée à recevoir son temple.

Plan du XVIIe siècle (AD du Gard Dépôt 4 625). On y voit écrit: "Temple" et "Cimetière"

Le 13 aout 1656, les consuls Pierre Michel et Jacques Bastide empruntent à André Rafin et Demoiselle Anne Cahourse administratrice des hoirs Rafin, la somme de 325 livres pour la construction du temple.

L’an 1662, le 6 septembre, un huissier d’Anduze, Jean Maistre, s’achemine jusqu’à Saint Sébastien à la requête du syndic général du clergé du diocèse de Nîmes, pour faire appliquer et exécuter l’Edit de Nantes, justifiant que les habitants de la R P R n’ont pas le droit d’exercer leur religion dans la paroisse, et qu’ils contreviennent en plusieurs chefs au dit Edit. Les habitants sont convoqués à Pézenas le 15 septembre devant les Seigneurs commissaires.

1663 : Le Sieur Coutelle (Générargues) a réglé la somme de 26 livres aux seigneurs commissaires pour Saint Sébastien et Générargues pour deux ordonnances portant sur le maintien de l’exercice de la religion dans les deux villages.

Le dimanche 23 juin 1663 devant le château de Saint Sébastien, a été délibéré que le sieur Consul fera accommoder le couvert du temple… (Mestre Pierre Castanet, baille du dit lieu, Abram Vigne consul)

1663 : Défense des habitants pour continuer le libre exercice de la religion P R dans le dit lieu. Ils remettent au syndic du clergé les titres en vertu desquels ils exercent publiquement leur religion dans le dit lieu. Disent qu’il y a cent ans, immédiatement après l’Edit de janvier 1561, généralement tous les habitants du dit lieu se firent recevoir en ladite religion, depuis ce temps l’exercice public de celle-ci y a été librement fait jusqu’à ce jour sans aucune interruption ni empêchement.

Depuis l’Edit jusqu’en 1629 il ne s’est célébré aucune messe, à cause des guerres et parce il n’y a aucun habitant catholique. Malgré la perte à cause des guerres et épidémies des livres recueillant les actes des consistoires, les mariages et baptêmes, ils fournissent plusieurs documents du XVIe siècle contenant des extraits de registres de baptêmes et de mariages.

Le 30 mars 1663 le tribunal rejette la demande du clergé de Nîmes et décide de maintenir les droits des habitants de continuer l’exercice de leur religion.

Le bâtiment était régulièrement entretenu au fil des ans.

En 1672 : dépense de 6 livres pour installer un banc pour les anciens dans ce temple.

En 1673 : Au synode de St André de Valborgne le sieur Pelet est remplacé à cause de son grand âge et de sa faiblesse par le Sieur Alméras, pasteur de St Julien d’Arpaon.

En 1675 : réparations faites à la chaire du temple par un maçon.

En 1679 : le vendredi 3 février, les parents du célèbre chef camisard Pierre Laporte dit Rolland, Jean Laporte et Madeleine Gras, s'y sont mariés en présence du pasteur Théophile Alméras.

En 1680 : dépense de 8 sols pour faire réparer la serrure du temple. Cette année-là, il y a de nombreux nécessiteux dans la commune, et plusieurs se sont déjà faits catholiques.

En 1685, avant le 14 octobre, les habitants doivent démolir eux-mêmes leur temple, la communauté doit acheter les matériaux au lieutenant du régiment de dragons, le Sieur Bascou, et utiliser ces matériaux pour réparer la maison presbytérale, située plus haut près de l’église Saint Sébastien.

Un petit cimetière s’étendait entre la route et le temple.

Le temple a disparu, le cimetière est resté. Très agrandi aujourd'hui, il porte de très discrètes traces du temple devant lequel il apparut. Le temple a aussi laissé son nom à ce quartier de Saint Sébastien.

 

Le cadre rouge montre l'emplacement estimé du temple disparu.